Les conservateurs élisent un autre Andrew Scheer

Les conservateurs l’ont encore fait. En mai 2017, ils ont choisi comme chef Andrew Scheer, un personnage relativement inconnu, quelconque et souriant, alors qu’ils auraient pu choisir un politicien plus connu, Maxime Bernier, qui a été ministre des Affaires étrangères au sein du Cabinet du premier ministre Stephen Harper.

La détermination farouche qui fait d’un politicien un chef mémorable était absente du comportement de M. Scheer. Il n’a peut-être pas regardé les documents du premier ministre Joe Clark, mais certainement pas ceux de John Diefenbaker ou de Brian Mulroney.

Lors du congrès de la semaine dernière, les conservateurs auraient pu choisir Peter MacKay, un politicien d’expérience très apprécié, qui a été à la fois ministre de la Défense et ministre des Affaires étrangères et procureur général.

MacKay, qui a été choisi comme « député masculin le plus sexy du Canada » par le Hill Times de 1999 à 2007, est marié à Nazanin Afshin-Jam, née en Iran, et aurait pu vaincre Justin Trudeau éclaboussé par le scandale de WE Charity et mon choix, Jagmeet Singh, du NPD.

Pour ceux qui ont l’impression que j’accorde trop d’importance à l’apparence et au comportement, j’ai un message à transmettre : nous ne sommes plus à une époque où les idées comptent. Il n’y a pas de grands principes ou d’idéologies qui sont débattus au sein de la génération « Je, me, moi » de l’ère Tik-Tok.

Quiconque se penche sur le passé d’une campagne Chrétien-Mulroney-Broadbent devrait se rendre compte que l’électorat s’est détérioré autant que le leadership. Imaginez Chrétien en train de s’inviter dans des photos d’un groupe d’adolescents, Broadbent se peignant le visage en noir ou Mulroney en train de piger dans les banques de votes ethniques pour survivre politiquement.

Si l’électorat avait pris au sérieux les affaires de la nation, le scandale de WE Charity aurait forcé Trudeau à démissionner, et non son ministre des Finances. Les gens auraient été furieux du népotisme et du manque de vérité qui ont envahi les ministres et les députés qui, comme Jay-Z, ont simplement haussé les épaules en s’en lavant les mains.

Il semble que le Canadien « ordinaire » ne pouvait pas se préoccuper non plus des allégations de corruption et de népotisme aux plus hauts niveaux.

Un nouveau sondage Léger donne à penser que les Canadiens croient que le premier ministre Justin Trudeau est le chef le mieux placé pour prendre soin d’eux pendant la pandémie de la COVID-19 et de remettre l’économie du pays sur pied, malgré le fait qu’il s’occupe des frères Kielburger pour gagner de l’argent.

Lorsqu’on leur a demandé quel serait leur choix entre les partis si des élections étaient déclenchées aujourd’hui, 38 % des électeurs décidés ont dit qu’ils appuieraient les libéraux, comparativement à 30 % pour les conservateurs, et seulement 18 % pour le NPD.

Au Québec, le Bloc québécois était à 33 %, statistiquement à égalité avec les libéraux, à 32 %, les conservateurs à 16 % et le NPD à 12 % ce qui est bien peu.

Lorsqu’on leur a demandé précisément quel parti obtiendrait leur vote si Erin O’Toole, qui a été élue chef dimanche, était à la barre des conservateurs, le soutien des libéraux a augmenté d’un point, tandis que l’appui des conservateurs a chuté à 27 %.

Le sondage a également suggéré que O’Toole est inconnu pour une majorité de Canadiens. À la question de savoir s’ils voteraient conservateur si O’Toole était à la barre, 51 % ont répondu qu’ils ne le savaient pas.

Il n’est pas exagéré de conclure que les réponses auraient été plus favorables aux conservateurs si Peter MacKay avait été choisi pour s’attaquer à Trudeau.

Imaginez maintenant le scénario si les conservateurs avaient élu Mme Leslyn Lewis comme chef. Cela aurait provoqué des tremblements qui auraient ébranlé les libéraux et les partisans du NPD. Mais quand vous cherchez du charbon dans une mine de diamants, vous le manquerez même s’il vous saute aux yeux.

Mme Lewis est une avocate de Toronto qui a une maîtrise en études environnementales et un doctorat en droit international de l’Osgoode Hall Law School, entre autres réalisations. Elle aurait créé de l’enthousiasme non pas parce qu’elle est une femme (nous l’avons vu avec Kim Campbell), mais parce qu’elle est l’incarnation même de ce qu’un immigrant au Canada peut accomplir dans le Grand Nord.

Du temps perdu. Une occasion perdue. La saga des conservateurs se poursuit.

Traduction : Laurence B

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