La mort du journalisme comme on le connaissait

Wendy Mesley a été sacrifiée mardi sur l’autel de la rectitude politique.

Ses 40 ans de carrière en tant que journaliste vedette de la CBC ont été réduits en cendres. Elle a d’abord été poignardée dans le dos par ses collègues, puis sacrifiée par la direction de la CBC aux vautours qui carburent à une culture de boycottage.

L’article en ligne de la CBC relatait que Wendy Mesley a été suspendue de son rôle d’animatrice après avoir utilisé un langage « mal choisi » pour discuter de problèmes raciaux.

L’article donnait clairement l’impression que Mesley avait fait quelques remarques racistes en ondes. Il ne précisait nulle part ce qu’était le langage « mal choisi » ou si elle l’avait utilisé lors d’une réunion du personnel, et qu’il ne s’agissait pas de ses mots.

« Je ne visais personne, je citais un journaliste que nous avions l’intention d’interviewer lors d’un débat d’experts sur la couverture de l’inégalité raciale », a dit Mesley dans une déclaration d’excuses publiée en ligne.

L’article non signé de la CBC n’a fait aucun effort pour clarifier le moment et le lieu où l’histoire s’est déroulée.

Wendy Mesley a-t-elle été le bouc émissaire pour d’autres erreurs de reportage et de jugement de la CBC qui ont été documentées lors du reportage original de Canadaland à son sujet?

Mesley a présenté ses excuses non pas à la personne qui l’a dénoncée, mais à l’ensemble du Canada. Elle a écrit sur Twitter : « J’ai fait du mal aux gens et pour cela, je suis vraiment désolée. J’ai aussi profondément honte. ».

Non, Wendy, vous n’avez blessé personne. Vous avez cité quelqu’un et c’est seulement cette personne qui est responsable de ces mots.

Je peux me mettre à la place de nombreux militants qui proclament que les vies des personnes noires comptent, comme je le fais depuis l’époque du Canadian Black Action Defence Committee. J’ai participé à la Million Man March, ayant vécu enfant dans un climat de racisme anti-noir omniprésent dans le sous-continent indien et le monde arabe.

Mais rien de cette histoire ne justifie de décrire Wendy Mesley comme étant raciste.

Certains peuvent considérer cela comme exagéré, mais l’asphyxie progressive de ce qui est permis dans les journaux et les réseaux de radiodiffusion partout en Amérique du Nord est la mort du journalisme comme nous le connaissions.

La rectitude politique, la politique identitaire, la culture du boycottage et la « culpabilité blanche » ont presque contribué à faire de l’exercice de l’« objectivité », jusqu’à présent l’instrument essentiel dans la boîte à outils d’un journaliste, un juron.

Il fut un temps où la rédaction d’articles d’opinion était réservée à ceux qui avaient une dizaine d’années ou plus d’expérience en reportage. Plus maintenant.

Aujourd’hui est né le phénomène du « journalisme militant ». Libérés de la supervision d’un rédacteur en chef, ces « journalistes » passent directement à la « rédaction d’articles d’opinion », sans jamais passer par les normes et processus de la couverture des tribunaux, des crimes ou des catastrophes naturelles, à moins qu’il n’y ait un élément ethnique ou racial dans l’histoire.

Au diable la vérité. La pression s’exerce pour enterrer les faits, pour ne pas bouleverser des Blancs gauchistes, accablés de culpabilité. Malgré les dégâts qu’ils causent, la rectitude politique est le mot d’ordre pour eux.

L’incident de la CBC rappelle le discours prononcé par Winston Churchill le 5 mars 1946 à Fulton, au Missouri. « De Stettin en Baltique à Trieste dans l’Adriatique, un « rideau de fer » s’est abattu à travers le continent, permettant aux gouvernements policiers de gouverner l’Europe de l’Est. »

Aujourd’hui, d’un océan à l’autre, un autre rideau de fer s’est abattu sur le Canada, permettant aux votes ethniques d’entacher notre politique et de couper le journalisme du principe d’équilibre et de l’objectivité, une situation qui mène à museler Wendy Mesley.

En tant qu’homme de couleur je peux vous dire Wendy que vous n’êtes pas raciste, vous êtes une journaliste par excellence.

Traduction : Laurence B

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