La semaine dernière, lorsque j’ai écrit au sujet d’une mosquée à Toronto qui utilisait quatre haut-parleurs pour déclarer « Allah est le plus grand » et « qu’Allah est le seul Dieu », je pensais que c’était le cas d’une mosquée, de quelques fanatiques et de leur ancienne conseillère communiste qui investissait dans ses votes musulmans.
J’avais tort. En quelques jours, des dizaines de mosquées à travers le pays ont déployé des haut-parleurs, soi-disant pour apaiser la solitude des musulmans en raison du confinement, mais ce que les critiques peuvent à juste titre prétendre, c’est qu’elles pourraient jeter les bases pour établir ce que sont des quartiers à prédominance musulmane, que nous voyons à Paris, à Amsterdam et dans des villes de Grande-Bretagne et d’Allemagne.
L’illustration la plus flagrante du pouvoir que certaines voix de la communauté musulmane exercent sur nos responsables politiques municipaux a été démontrée à Mississauga, où la mairesse Bonnie Crombie a rejeté l’avis de ses principaux administrateurs et, lors d’un vote au volant, a réussi à faire passer une résolution unanime modifiant le règlement municipal sur le bruit, qui légalisera l’utilisation de haut-parleurs dans toutes les mosquées de Mississauga.
Lorsque les conseillers municipaux de Mississauga, Sue McFadden et Ron Star, ont tenté mercredi d’annuler le premier vote et d’avoir une discussion, ils ont été en quelque sorte persuadés par la mairesse de changer d’avis. Le fait que les critiques des haut-parleurs aient déjà été qualifiés de racistes et d’islamophobes effraierait les plus courageux d’entre nous.
Si Mme Crombie pensait que les personnes touchées allaient simplement laisser les mollahs de Mississauga prendre les décisions pour la ville, elle allait avoir une surprise. La ville, connue pour son asservissement aux banlieues, a déclenché une révolte citoyenne menée par une personne – Ram Subrahmanian – qui a annoncé un plan pour lancer un défi constitutionnel contre la modification des lois sur le bruit de Mississauga.
Subrahmanian, qui fait partie du groupe « Keep Religion Out Of Peel Region Schools » (KROOPS), a également réussi à recevoir environ 120 000 dollars pour cette cause par l’entremise d’une page Facebook. Dès le mercredi, M.Subrahmanian semblait avoir recruté plus de 6 000 personnes, chacune s’engageant à donner environ 45 dollars pour la bataille judiciaire à venir.
Il était accompagné par le porte-parole du Congrès canadien musulman, Munir Pervaiz, qui a cité de nombreux érudits islamiques qui ont dénoncé l’utilisation de haut-parleurs dans les mosquées comme étant contraires à l’esprit de l’Islam.
Subrahmanian m’a dit que des avocats se préparent à demander une contestation constitutionnelle devant les cours de justice de l’Ontario. « Il ne s’agit pas de religion ou d’être contre l’Islam. Il s’agit de la séparation de la religion et de l’État et d’empêcher tout groupe qui tente de faire passer sa religion au-dessus des autres au moyen de haut-parleurs qui diffusent des messages religieux dans l’intimité des foyers », a-t-il déclaré.
Alors, qu’est-ce que l’appel islamique à la prière? Voici la traduction française :
« Allah O Akbar (répéter quatre fois), je témoigne qu’Allah est le seul Dieu (répéter deux fois)
Je témoigne que Mohammed est le prophète de Dieu. Venez prier, choisissez le salut, Allah est le plus grand (répéter deux fois). Allah est le seul Dieu ».
Des villes d’Europe et d’Inde (deuxième plus grande population du monde) ont pris des mesures pour interdire les haut-parleurs.
En Allemagne, un couple non musulman a réussi à interdire à une mosquée de diffuser par haut-parleur son appel à la prière du vendredi midi.
Ailleurs, la mairesse du Parti Vert d’Amsterdam, Femke Halsema, a refusé la demande d’une mosquée pour un appel à la prière par haut-parleurs, déclarant que « compte tenu des avancées technologiques, allant des alarmes aux applications, il n’était pas nécessaire d’utiliser des haut-parleurs pour rappeler aux fidèles quand prier ».
En Inde, les tribunaux se sont prononcés contre l’utilisation de haut-parleurs sur les minarets des mosquées, mais les fidèles continuent de défier les lois.
Le fait est que pendant plus de 1 300 ans, à travers les conflits de la naissance de l’Islam au VIIe siècle à « l’âge d’or » de l’Andalousie et de Bagdad (XIe au XIVe siècle), l’appel de l’Islam à la prière n’a jamais été accentué pour augmenter le bruit des décibels.
Selon M. Pervaiz, le haut-parleur a peu à voir avec l’islam et tout à voir avec l’islamisme — l’utilisation de l’islam à des fins politiques.
Article dans sa version originale anglaise ici.
Traduction : Laurence B
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