Jagmeet Singh devrait dénoncer le niqab

Le candidat à la direction du NPD fédéral, Jagmeet Singh, n’a peut-être jamais entendu parler du Dr Nawal El Saadawi, une auteure et activiste des droits des femmes en Égypte.

Si M. Singh avait lu Mme El Saadawi ou toute autre femme musulmane progressiste parmi le milliard de Musulmans dans le monde – comme la britannique Yasmin Ali-Bhai Brown ou la rapporteuse pakistanaise des Nations Unies sur les droits humains, Asma Jahangir – il n’aurait peut-être pas émis cette déclaration absurde selon laquelle la défense du niqab était, comme il l’a dit au Toronto Star, un signe de « solidarité avec les Canadiens musulmans qui pourraient être visés par la législation sur le port des vêtements religieux ».

Singh, un Sikh orthodoxe, a fait l’affirmation aberrante que ceux qui s’opposent aux voiles médiévaux qui couvrent le visage (niqab ou burqa) contribuent à l’islamophobie.

Quinze jours avant que M. Singh ne défende le niqab comme étant un « droit humain » des femmes musulmanes, l’Égyptienne Nawal El Saadawi a déclaré lors d’une conférence à Tanger (Maroc) que,  loin d’être un droit humain, le niqab n’est qu’une autre forme de tyrannie.

Lorsqu’elle a évoqué la tutelle masculine, Mme El Saadawi a déclaré que si les femmes craignent le divorce si elles ne suivent pas les ordres de leurs maris, en réalité « le divorce vous libérera ». Tout en réclamant un changement dans l’éducation des filles, elle a ajouté : « Il ne peut y avoir d’époux tyrannique nulle part au monde, à moins que sa femme ne permette cette tyrannie ». Il aurait été énormément bénéfique pour M. Singh d’assister à cette conférence. Il aurait pu y écouter des femmes musulmanes progressistes, plutôt que les islamistes avec leur agenda anti-occidental. Plus près de sa propre vision politique de gauche, M. Singh aurait pu porter attention au député du parti vert allemand, Elkin Deligoz, un Musulman qui, en 2006, a reçu des menaces de mort après avoir exhorté les femmes musulmanes en Allemagne à enlever leurs voiles. Dans un article publié récemment dans un journal, M. Deligöz, qui est né en Turquie mais qui a grandi en Allemagne, s’est adressé à nouveau aux Musulmanes sur cette même question : « Éveillez-vous à la réalité de l’Allemagne d’aujourd’hui. C’est là que vous vivez. Alors, enlevez vos voiles ».

En 2006 également, en Suède, le ministre de l’Intégration, Nyamko Sabuni, une immigrante musulmane originaire du Burundi, a demandé d’interdire le niqab pour les filles de moins de 15 ans (l’âge suédois de consentement). Beaucoup de groupes musulmans étaient manifestement outragés et voulaient qu’elle soit renvoyée, l’accusant d’être une islamophobe.

Depuis ce temps, les islamistes et leurs alliés non-musulmans de gauche se sont regroupés pour faire taire les femmes musulmanes et clamer que les droits de celles-ci seraient secondaires par rapport aux soi-disant «droits de la communauté».

Et dans les sombres coulisses de la politique ethnocentrique qui carbure à la récupération de clientèles électorales, qui croyez-vous dirige ces communautés ? C’est le clergé religieux conservateur orthodoxe et d’extrême-droite, suinté dans une mentalité moyenâgeuse, qui néanmoins reçoit une caution politique de ses alliés de gauche qui sont avides de votes.

Je suggère à M. Singh de parler avec l’ex-députée québécoise musulmane, Fatima Houda-Pepin, ou bien avec l’auteure Djemila Benhabib. Il est bien probable qu’elles ne puissent lui  garantir des votes musulmans en Ontario, mais elles lui feront part de cette vérité que couvrir la tête ou le visage d’une femme n’est pas une exigence du Coran.

Ou encore, peut-être que M. Singh pourrait écouter un de ses coreligionnaires sikhs, le journaliste indien Tavleen Singh, qui a écrit : «Il existe une camaraderie bizarre entre les marxistes sans Dieu et les islamistes religieusement violents. Il est temps que l’on en parle. Il est temps de déclarer haut et fort : Pas dans mon pays et pas en mon nom !  L’Inde n’est pas une République islamique, et, espérons-le, elle ne le sera jamais, de sorte que toute personne qui applique des lois de la charia à moitié comprises devrait être envoyée directement en prison ».

 

Article dans sa version originale anglaise ICI.

 

Traduction : Laurence B

 

Pour ne rien manquer des chroniques de Tarek Fatah en français, abonnez-vous à ce site en cliquant « Suivre », ci-haut à droite.

Les commentaires sont fermés.

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :