Saint-Apollinaire : l’affaire du cimetière musulman n’est pas si simple

La devise officielle de la petite municipalité québécoise de Saint-Apollinaire est : S’unir pour réussir.

Cependant, le 16 juillet, la municipalité réussit à accomplir le contraire. Elle s’est « unie pour diviser ». Ce dimanche-là, 36 résidents de Saint-Apollinaire, dont les propriétés étaient adjacentes ou bordées au projet de cimetière musulman proposé par la ville, ont voté. 19 étaient contre le projet et 16 pour, avec un vote rejeté.

Si des preuves étaient encore nécessaires pour mettre en évidence le gouffre croissant entre les citoyens du pays et la minorité musulmane, on en a eu là qui se sont révélées cinglantes et discriminatoires.

Bien entendu, la réaction de la plupart des commentateurs aura été de décrire les opposants au cimetière musulman comme étant des racistes ou des xénophobes.  Mais ce n’est pas tout à fait la vérité.

Le fait est que la plupart des dirigeants de la communauté musulmane ne veulent pas que les Musulmans soient enterrés dans des cimetières non-confessionnels. Ceci envoie le message que les Musulmans considèrent qu’ils doivent être séparés, voire même qu’ils ne désirent pas partager le sol avec les kouffar, c’est-à-dire les « infidèles ».

Beaucoup insistent sur le fait que les Musulmans n’ont pas de cimetière au Québec, sauf un à Laval. Par contre, il y a au moins quatre cimetières non-confessionnels ayant des sections allouées pour les Musulmans.

Une histoire qui s’est passée au Royaume-Uni à propos d’une expérience dans un cimetière non-confessionnel reflète l’attitude que l’on trouve parfois chez les Musulmans envers les non-Musulmans. En 2015, la famille d’un arrière-grand-père d’origine roumaine craignait que sa dépouille ne soit exhumée parce que les parents d’un Musulman enterré dans le lot voisin s’étaient plaints qu’il ait été enterré à côté d’un mécréant.  (La famille musulmane a nié avoir demandé que le corps de l’arrière-grand-père roumain soit exhumé, bien qu’elle ait exprimé ses inquiétudes parce qu’elle avait cru comprendre que cette partie du cimetière serait exclusivement réservée aux musulmans.)

Il n’y a aucun doute dans mon esprit que les résidents de Saint-Apollinaire ont succombé à la peur d’une présence musulmane dans leur milieu. Mais dans un climat où plusieurs leaders islamiques prononcent des sermons haineux (beaucoup d’entre eux étant non signalés), et avec les nouvelles du terrorisme islamique dans le monde entier, le fardeau de la preuve incombe aux Musulmans, qui doivent notamment prendre parti contre leurs leaders qui propagent la haine.

Certains dirigeants islamiques veulent l’exclusivité et le contrôle pour imposer un Islam saoudien, et ce, même sur les morts. Alors que les premiers cimetières suivaient la tradition des lieux d’inhumation de l’Égypte, de l’Iran, de l’Inde et de la Turquie, les plus récents sont inspirés des enseignements islamiques radicaux de l’Islam wahhabite, qui est financé par l’Arabie Saoudite.

Aujourd’hui, plusieurs Musulmans n’osent pas mettre une pierre tombale sur les tombes de leurs proches dans plusieurs cimetières islamiques. Elles ont été aplaties sur des surfaces non décalées, piétinées et dépourvues de la beauté et de l’architecture qui faisaient la singularité de l’Islam, soit un mélange de style turco-persan-Indien, et ce, contrairement à la simplicité arabe.

Nous, Musulmans, pouvons bien faire semblant de nous indigner au Québec, mais tant et aussi longtemps que nous nous réjouissons de la destruction du cimetière de Jannat-Al-Baqui,  survenue par deux fois, en 1806 et 1925, à Médine, là même où la famille du prophète Mahomet est enterrée, nous affichons hypocritement un flagrant « Deux poids, deux mesures ».

Et de nos jours, nous entendons parler d’un groupe islamiste d’inspiration saoudienne qui envisage de purifier l’Islam en Inde en faisant exploser le Taj Mahal, ce temple construit pour honorer l’épouse d’un empereur mongol.

Ô Musulmans ! Le problème n’est donc pas Saint-Apollinaire, mais nous-mêmes.

 

Article dans sa version originale anglaise ici.

 

Traduction : Laurence B

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