Pourquoi les antifascistes ne luttent-ils pas contre l’islamofascisme ?

Ce vendredi, cela fera soixante-douze ans que, le 5 mai 1945, le rêve fasciste d’Hitler d’un « empire millénaire » s’écroulait lorsque Berlin se rendait à l’Armée Rouge, seulement pour trouver les cendres du « Führer » qui s’était suicidé cinq jours plus tôt.

Le jour même où Berlin tombait aux mains des Soviétiques, le premier ministre britannique, Winston Churchill, ordonnait une évaluation de la « politique à long terme nécessaire pour protéger les intérêts stratégiques de l’Empire britannique en Inde et dans l’Océan indien ».

Deux semaines plus tard, Churchill recevait le rapport top secret qui, parmi d’autres propositions, invoquait la nécessité d’une présence britannique dans le nord-ouest de l’Inde (aujourd’hui le Pakistan) « dont la puissance aérienne pourrait menacer les installations militaires soviétiques ».

Lorsque ceci fut porté à l’attention des leaders du mouvement de l’indépendance de l’Inde, ceux-ci ont clairement signifié aux Britanniques qu’ils n’accepteraient pas la présence de leurs bases militaires sur le territoire indien après l’indépendance.

D’autre part, le leader de la Ligue musulmane, M.A. Jinnah, était favorable à l’idée. Ainsi a été fondée la République islamique du Pakistan — qui se mit au service de l’Ouest dans le combat contre Moscou. Ce n’est pas un hasard si, en quelques années, le Pakistan a adhéré à deux pactes militaires avec l’Ouest contre Moscou – OTASE et CENTO.

De nos jours, un nouveau fascisme se fait sentir, un fascisme qui parle de dominer la planète, non seulement pendant mille ans, mais jusqu’à la fin des temps.

Mais tout comme la montée du fascisme en Allemagne, en ltalie et en Espagne dans les années 1930, l’Occident et ses populations semblent encore une fois non concernés ou inconscients de la catastrophe qui pourrait survenir.

Même dans les années 1930, quand la République espagnole résistait au groupe fasciste, soutenu par Hitler, de Francisco Franco, l’Angleterre et les États-Unis refusaient d’aider le gouvernement élu de Madrid, ne laissant aux militants de gauche du monde entier d’autre alternative que d’aller se battre aux côtés des républicains d’Espagne.

Ces militants de gauche incluaient également des volontaires canadiens de la Brigade Mackenzie-Papineau (mieux connue sous le nom de «Mac-Paps»).

Les fascistes d’aujourd’hui ont un avantage supplémentaire par rapport aux Franco-Mussolini-Hitler : ce sont des islamofascistes, qui non seulement cherchent à imposer leur domination de manière autoritaire, mais qui prétendent aussi posséder une doctrine de source divine pour justifier l’anéantissement de la démocratie, de la liberté, de la liberté d’expression et de l’égalité des sexes.

Je ne fais pas uniquement référence à l’État islamique en Irak et en Syrie, aux Talibans en Afghanistan, à Al-Shabab en Somalie ou à Boko Haram au Niger. Ce sont là les bordures de l’islamofascisme. Les deux principaux acteurs de l’islamofascisme sont au Pakistan, un État ayant été créé par les Britanniques et armé par les États-Unis, ainsi que dans l’actuelle dictature islamiste de Turquie, qui est toujours soutenue par l’OTAN.

Contrairement aux années précédant la dernière guerre mondiale contre le fascisme, cette fois la gauche occidentale a dévié de son rôle historique et est devenue aujourd’hui un allié des islamistes. Deux récents incidents ont mis en évidence ce problème :

En Inde, l’Université islamique de Jamia Milli a octroyé un doctorat honorifique au président turc Recep Tayyip Erdogan, malgré la répression vicieuse de ce dictateur contre les dissidents turcs et le traitement impitoyable qu’il inflige à la minorité kurde.

Et aux États-Unis, l’Université de la ville de New York a invité l’activiste musulmane radicale, Linda Sarsour, à livrer un discours le 1er juin. Abraham Foxman, ancien responsable de la Ligue anti-diffamation, a dit de Sarsour : « Elle est une fanatique et elle n’aurait pas dû être invitée [à l’UNY] ».

Avec les universités qui honorent de tels individus, où donc un « AntiFa » (antifasciste) de la vieille école comme moi, avec ma plaque d’immatriculation sur laquelle est inscrit « Mac Pap », peut-il désormais aller ?

 

Article dans sa version originale anglaise ici.

 

Traduction : Laurence B.

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